October 14th, 2024 Richard Stallman (aka “RMS”) is the founder of GNU and the Free Software Foundation and present-day voting member of the Free Software Foundation (FSF) board of directors and “Chief GNUisance” of the GNU project. He is responsible for innumerable contributions to the free software movement, setting its guiding principles, organizing political action, and directly contributing to a flourishing free software ecosystem. The majority of Stallman’s political activity has been of priceless value to society at large.
Dans mon cas, je pense que c’est la dynamique interne qui impactera la relation intergroupe.
Sur ce point, je peux te passer des documents sur l’asso le battement d’ailes : https://www.lebattementdailesetco.org/
Parce que ya nos témoignages qui donnent déjà beaucoup d’info sur notre ressenti et l’évolution du projet. Alors, oui c’est pas tant des relations inter-groupe mais interne qui influence le reste, ce qu’on va porter à travers nos missions et les anciens vont faire la liaison, garder le contact.
Le battement d’ailes n’était pas en autogestion, l’asso a dabord été porté par une seule personne. C’était hiérarchique, elle gérait tout, un travail de monstre.
Et quand iel est partie pcq l’équipe voulait etre en autogestion, il a fallu tout reconstruire. Donc iels ont mis à plat tout le taff et l’ont divisé. Je pense que c’est une forme d’arpentage. Sauf que dans les faits, ya des mécaniques structurelles qui font que la nouvelle équipe perpétue l’ancien fonctionnement.
Cet équipe au bout de 3 ans part et c’est là que j’arrive. J’assume très rapidement des responsabilités et accueille les bénévoles alors que j’ai jamais fais ça. J’étais super introvertit, timide et anxieu. Voilà, tu as le contexte, revenons à la question de l’ordre
l’ordre
L’erreur est de croire que l’autogestion est un poste fixe invariable parce qu’on a mis en place des temps de parole et mandat. Cela ne constitue que des facteurs limitants.
Il en est de meme pour l’anarchie, communisme, libéralisme…ya rien qui ne change pas. On peut se définir dans un mouvement militant mais ya des choses qui vont bouger et on peut se retrouver dans l’inverse de ce qu’on défendait.
Dans le groupe, une personne part. Cela créé un vide. Ce vide on va le combler comme l’air. On se retrouve ainsi avec 2 missions comme ici avec les modo-admins-animateurices. Le pouvoir est concentrée.
Autre cas : les anciens. Avec le temps, tu acquiert de l’experience, tu deviens plus efficace, tu connais mieux les rouages de ton groupe et des autres. Cela te donne confiance. Naturellement tu vas avoir un poste de leader. Et donc quand il s’agira de demander des infos, des conseils, on le demandera aux anciens. Et ainsi, les anciens ont toutes les infos, clé en main car iels ont un carnet de contact mais sont devenu un moteur.
Les nouveaux n’ont pas tellement de marge de manoeuvre et suivent la structure. C’est une phase d’apprentissage. Et à un momemt iels occupperont la meme place que les anciens.
Donc en interne c’est en perpétuel mouvement. Et c’est pour cela que le battement d’ailes fait appel à des groupes externe comme l’asso pivoine. On a utilisé des outils de l’éducation populaire, du théàtre pour voir la dynamique au sein de notre groupe. Les masque de persona, la circulation dans une pièce…voilà, pour connaitre nos liens, valeurs.
Et par la suite, on se lance dans le réseau.
Surement, ça ne répond pas complètement à ta question puisque je trouve que le fonctionnement interne à un impact immense sur le reste. L’important c’est les rencontres irl. Ça crée des affinités, ponts et donc des points de contacts informels qui vont faire emerger une dynamique plus fluide.
De là, je dirais qu’il faut veiller à ce que ce ne soit pas la meme personne qui y va ou l’organise (tuilage).
Sur l’autogestion, personnellement, il y a un truc qui m’a beaucoup ouvert les yeux. C’est la vidéo de Fouloscopie sur les organisations émergentes. Pour la faire courte, il prend un groupe de personnes, je crois que ça devait être 64 personnes, et il leur donne la tâche de reproduire un dessin sur une grille de 8 par 8 et chacun doit prendre une feuille de papier de couleur, se placer à un pixel donné et à un moment on lève les feuilles vers le ciel et d’un point de vue en hauteur on voit si le dessin a été correctement reproduit.
Il les laisse s’organiser comme ils veulent pour faire ça. Et il y a plusieurs formes d’organisation qui se font. Comme attendu, assez vite, il y a des hiérarchies qui se mettent à émerger. À un moment, il les “décapite” en identifiant les chefs et en les retirant du groupe. Il y a aussi une expérience où ils doivent s’organiser sans se parler. Il montre que ça marche tout à fait sans chef également.
Mais à un moment, il doit interdire un truc parce qu’il y a quelqu’un qui avait trouvé l’idée que chacun se place et il y a un mec qui distribue les pixels à tout le monde, comme ça, il n’y a pas d’erreur. Ça, ça marchait bien, mais ça ne l’intéressait pas dans la dynamique de groupe, donc il l’a interdit.
Et là, à ce point-là, j’ai réalisé un truc, c’est qu’en fait, c’était une tâche qui ne nécessitait même pas un groupe. C’était une tâche faisable par une personne. Donc quelque part, son expérience était un petit peu à l’eau parce que ça ne montre pas comment on s’organise pour faire une tâche qui nécessite plusieurs personnes. Mais par contre, ça a montré que tout le temps, même quand c’est absolument inutile, par réflexe, on laisse émerger des hiérarchies et ce que j’en ai retiré c’est que si tu veux un truc autogéré tu dois avoir un mécanisme actif qui supprime les hiérarchies.
Une autre solution que j’ai vue dans un vieux texte de hippie américain, donc une personne qui était revenue d’organisations soi-disant sans hiérarchie dans des groupes féministes. Elle disait qu’en fait, les hiérarchies implicites étaient les pires au niveau de la toxicité. et qu’elle préconisait qu’on crée des hiérarchies explicites avec tous les contre-pouvoirs nécessaires en face, et que c’est ça qui donnait le plus d’équilibre à une structure autogérée.
Sinon, une des dernières pistes pour moi qui ai beaucoup traîné dans les hackerspace, je ne sais pas si on peut dire que c’est un mode d’organisation ou un mème, on parle de do-ocracy, c’est-à-dire c’est celui qui fait et qui commande. C’est un petit peu la base du volontariat, c’est-à-dire que la personne qui doit faire le truc, c’est elle qui décide de ce qu’il faut faire. Il y a besoin de planter des poireaux, c’est celui qui va planter les poireaux, qui décide de quand c’est fait, d’où c’est fait. Ce n’est pas forcément un mode d’organisation parce que tu ne peux pas faire autrement au niveau du volontariat. Mais peut-être que pour certains, ça valait le coup de rendre ce fonctionnement explicite.
De fait, ça va créer des hiérarchies, mais ça impose aussi une forme de non-coercition. Parce que les choses se font uniquement de façon volontaire à ce moment-là.